Wednesday, January 11, 2006

Déclaration de Guerre Intersidérale!!! YAMAR!

L’éventail, écran de nos rêves et nos aspirations.


Écran où projeter ses passions, ses pulsions, l’éventail est aussi la matérialisation de l’espace qui sépare notre âme et notre corps.
Serte l’objet pouvait faire appel à une vingtaine de corps de métier différents souvent pénibles et méticuleux. Certains étaient considérés voir respectés à leur juste valeur, mais bien souvent, seul l’éventailliste et surtout l’élégante, qui ferait virevolter cette petit aile magique, récupéraient un peu du prestige et de la lumineuse compétence des différents artisans.
L’éventail du XVI°sc à la première moitié du XX°sc puise ses attrais dans le raffinement des différents savoirs-faires et dans l’aura des temps passés. Éventails de cours ou d’élégantes festives et raffinées, il nous fascine comme le battement du vole de l’ange. Nous n’en gardons plus aujourd’hui qu’une image fanée ou pratique en réduisant sa transcendance à l’accessoire désuet. Pourtant il suffit de se replonger un peu plus en amont pour découvrir le sens profond et sublime de l’éventail.

Objet frontière :

Objet à la frontière du Masculin et du féminin tout au long de son histoire comme dans ses usages et ses destinations à travers le monde, il est le résumé géométrique et symbolique de la femme et de l’homme. En effet il est la droite, la flèche, le sceptre de la toute puissance phallique, tout en étant la courbe, la fluidité ou encore la perfection du cercle terrestre et de la fécondité féminine. De plus, il porte en lui l’union de ces deux extrêmes, puisque il est évolutif et mobile et passe de l’un à l’autre.

Objet à la frontière du matériel et du spirituelle, il a toujours été pratique et fondamentalement inutile. Bêtement rafraîchissant ou messager du cœur, des pouvoirs et des dieux. On le résume au folklore estivale de la chaude Espagne, alors qu’on le trouvait en toutes saisons et tous et tout pays dans les mains de l’élite.

Objet à la frontière de l’artisanat et des beaux arts il est à la fois convoité et déprécié. Si les éventails du temps de Watteau, Boucher ou Fragonard ne semblent pas avoir étaient exécutés par la main des grands maîtres, mais plus certainement par leurs premiers d’ateliers, c’est parce qu’il existait déjà une distinction entre « l’Art noble et juste » valeur cardinale de l’esprit et « l’Art mineur » placé du côté du besogneux. Nous retrouvons cette configuration de nos jours où « Les beaux arts », désormais nommés « Arts visuels » n’ont jamais tant fuit la notion de savoir faire. C’est pourquoi l’éventail est condamné ou menacé d’oublie. Son coup de production a condamné sa pérennité artisanale et le manque de curiosité de ses adeptes l’a réduit au rang d’objet de musée.

C’est exactement là que se trouve l’origine de mon travail et de la création de l’Atelier à pas d’Anges.
En tant que plasticien j’aurais du fuir l’infâme écueil de l’artisanat pour rester crédible aux yeux du monde de l’art des galeries et autres salons d’Art Contemporain.
En tant qu’Éventailliste j’aurais du endosser ma blouse vert de gris et me garder bien loin des détenteurs mondains de la science et du goût.
Et comme à mon habitude, j’ai dit non avec un grand sourire. L’art et l’artisanat ne sont ni séparés ni « hiérachisable » seules comptes la démarche intellectuelle, (Art ?), et sa traduction plastique, (Artisanat ?), qui une fois livrées au public, et ce quelque soit l’étendu de sa culture, doit pouvoir faire appel à ses sensations et à sa réflexion.
Mon métier d’artiste, (de Plasticien Éventailliste) est certainement utopiste mais en à-t-il été différemment un jour pour toute démarche artistique vrai ?
Il m’autorise en tout cas à dire non, et même encore plus fort que par le passé, non à cette société mondiale folle qui n’a plus que pouvoir et argent aux lèvres. Sans doute, à toute valeur correspondante près, n’en a-t-il jamais était autrement. Qu’importe, si l’artiste à un rôle c’est bien celui de dire non, de refuser le jeu vide et d’investir le monde et ses contemporains avec la poésie, le rêve, le geste, l’attitude, de l’homme libre, faillible et menteur, car éprit d’illusions, mais entier et sincère car humain et aimant.

Dans ce XXI° siècle pétri d’angoisses et de croyances perverses loin de toute dogme et de toute religion qui aveugle l’Homme redonnons à nos âmes mortelles les nourritures célestes qu’elles méritent. Soyons artiste, brodeur, tisseur, que sais-je, même éventailliste, mais refusons le rôle de crève la faim qu’implique nos passions.

Raz la frange, mais près à conquérir le monde, longue vie à tous…

Frédérick

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